“Outre le soutien scolaire évident que l’association m’a fourni, encore plus important, j’ai reçu de l’espoir.”

Ehd, ces 3 lettres résonnent encore dans ma tête, 10 ans après ma maladie. Tout commença en octobre 2010, quand le diagnostic tomba : je suis atteint d’un sarcome d’Ewing, un cancer touchant essentiellement les adolescents. Cela faisait 3 ans que j’avais mal au tibia droit, c’est donc en même temps un soulagement de savoir de quoi j’étais atteint et de savoir qu’il y avait un traitement, mais ce fut en même temps terrifiant. J’avais 15 ans et je crois que je ne me rendais pas encore compte à ce moment-là de ce que j’allais devoir subir.

Je me souviens en revanche de ma première grosse inquiétude quand mes parents me l’ont annoncé : Comment ferai-je pour suivre les cours et pour réussir mon année ? En effet, les traitements de chimiothérapie m’imposaient d’être une semaine sur trois à l’hôpital, et je devais faire attention durant les deux autres semaines de ne pas trop sortir étant donné que les chimios affaiblissaient considérablement le système immunitaire. Impossible donc de suivre les cours à l’école. Heureusement, mes parents ont pu faire appel à EHD.

Espoir. Outre le soutien scolaire évident que l’association m’a fourni, encore plus important, j’ai reçu de l’espoir. Espoir de quoi me direz-vous… L’espoir d’une part, de retrouver la vie « comme avant » après ma maladie, c’est-à-dire dans mon école, avec mes amis dans la même année que moi. Je pense que dans la vie, on a toujours besoin d’objectifs, mais encore plus encore lorsqu’un malheur s’abat sur soi, quel qu’il soit. Le plus important pour moi était de pouvoir retrouver ma vie d’avant et l’association EHD y a largement contribué. Je suis sûr que cela a joué un rôle important par rapport à mon moral et donc aussi par rapport à ma guérison. D’autre part, l’association m’a donné l’espoir de retrouver une « vie normale » entre mes différentes cures de chimios car je pouvais suivre les cours « en même temps » que mes amis, et cela m’apportait aussi une présence à la maison en l’absence de ma famille ainsi que des contacts avec le monde « extérieur ».

Comment les cours se déroulaient-ils en pratique ? 4 professeurs de l’association venaient me donner cours plusieurs fois par semaine, pour math, sciences, français, anglais et néerlandais. Une personne de ma classe par matière était responsable de photocopier toutes les notes de cours de la semaine et ensuite mon frère venait récupérer l’ensemble des notes de cours chaque vendredi. Cela me permettait de suivre l’avancement de mes amis et d’avoir les supports de cours sur lesquels les professeurs pouvaient se baser. Grâce à l’excellente collaboration entre mon école et l’association, j’ai même pu passer les examens à la maison sous la supervision des professeurs EHD. Examens que j’ai tous réussis avec brio.

Heureusement pour moi, l’histoire s’est bien terminée. En effet, 10 ans après la fin des traitements, je peux maintenant dire que je suis en rémission. Grâce à l’association, j’ai réussi mes deux années scolaires impactées par ma maladie. J’ai ensuite fait des études d’ingénieur civil avant d’enchaîner par un master de spécialisation en management en cours du soir, en même temps que travailler temps plein en tant qu’ingénieur. Je dévore maintenant la vie à pleines dents en me souvenant tous les jours d’où je reviens… Je serai toujours éternellement reconnaissant à l’association EHD pour tout ce qu’elle a fait pour ma famille et moi, et je suis déterminé à un jour œuvrer pour cette association, cela me tient vraiment à cœur.